Politique et problème de société

Publié: dimanche 28 novembre 2010 dans Littératie médiatique, Télévision

En regardant un spectacle d’humour de Jean Thomas Jobin, j’ai réalisé qu’il avait fait une critique de la société s’accordant au discours de Walter Lippman. Dans son sketch, Jean Thomas mime un personnage fâché contre le gouvernement et tout le système. Son personnage, dans son absurdité, dit des phrases qui n’ont aucun sens propre : « …on dirait que nos politiciens se moquent de nous. ». Les gens rient beaucoup, mais sans le savoir ne rient-ils pas d’eux-mêmes?

Les phrases exagérées qu’a choisies Jean Tomas pour son texte ne sont pas très éloignées de celles qu’on entend constamment à travers la population. Et pourtant, lorsqu’on les entend où on les dit nous-mêmes, elles nous paraissent comme un exutoire de notre frustration contre le système. Pourquoi? Ces phrases ne sont basées sur rien, sur un ouï-dire ou une vague pensée populaire et ne démontre que notre ignorance de ce qui se passe dans le système politique. La réponse se trouve dans notre inaction commune ou plutôt individuelle. On ne s’unit pas pour faire valoir nos droits, on attend que quelqu’un s’en occupe pour nous. Jean Thomas dévoile ce côté naïf de la population, avec sa touche d’absurdité.

Selon Walter Lippman sur la propagande et la fabrication de l’opinion politique, il y a deux types de gens dans la société : les dirigeants (ou spécialistes) et la masse (le troupeau dérouté). La fonction de la première catégorie est de comprendre le fonctionnement du système, puis de diriger, penser et planifier pour la masse. La seconde catégorie n’a qu’un seul but, celui d’être un spectateur passif. Bien sûr, le système démocratique lui permet de donner son opinion de temps à autre pour désigner qui prendra des décisions pour lui, cela lui donne de cette façon une sorte de pouvoir; il a le choix.

En réalité, quel genre de choix a-t-on? Avec le lobbyisme, avec les médias qui nous transmettent des opinions politiques pour favoriser un parti plus qu’un autre, avec l’ignorance de la population et avec les discours vides de sens qu’on nous donne, il a peu d’espoir de voir le meilleur candidat choisi (s’il y en a un), car on nous fabrique une opinion. Pourquoi n’y a-t-il pas de soulèvement contre le gouvernement lorsque l’on trouve qu’il n’est pas efficace? Simplement parce qu’on nous endort par la télévision. On nous présente des nouvelles, on nous dit qu’il y a quelqu’un qui s’en occupe et cela suffit pour penser que ça va se régler. La télévision est là pour normaliser ce qui se passe; elle nous passe des émissions évasives et on s’y laisse bercer. On nous sépare donc de la société et nous laissant croire qu’on y participe. Ensuite, nous utilisons le même genre de langage vide de sens qu’on nous lance en politique pour dire notre mécontentement, ce qui est inutile, car ce discours n’a rien de constructif et d’unificateur. Finalement, on continuera de rêver à un monde meilleur, en espérant que « quelqu’un » s’occupe des choses à notre place.

commentaires
  1. Dimitrilium dit :

    On ne fait pas que dormir, on travail aussi plus que pas mal de monde au Canada. Le gouvernement doit être très content de ce qu’il arrive à faire faire aux Québécois.

  2. Ero-sennin dit :

    Le tout est de continuer à faire croire qu’il y a un choix, que le vote est important. Pour le reste, on voit bien ce qui arrive au gouvernement: détournement de fonds, votes vendus, décisions influencées par la pègre et le lobby, et j’en passe… Tout ce que la population ne voit pas et qui se passe sous nôtre nez, en voulant bien croire que  » quelqu’un va s’en occuper pour nous… ». Le travail est le facteur qui nous rend « comme du bétail perdu ». En rentrant à la maison, on ne veut plus entendre parler de rien, on s’assoit devant la télé pour écouter nos émissions où il y a des gens qui « vivent pour nous ». On nous sépare de la vrai vie et de la société et, sans s’en rendre compte, on nous bourre de messages de toutes sortes. Le gouvernement à très vite comprit que la télé pourrait servir de lien directe avec la population et que ça leur permettrait de pourvoir faire valoir leurs opinions par les biais des messages télédiffusés.

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